« Theresa, pourquoi est-ce que tu ne me parles plus ? Qu'est-ce que j'ai fait encore ? » Sur la route qui les ramenait chez elles, Theresa et sa mère ne s'adressaient plus un mot. Cette dernière avait encore osé lui mettre la honte devant Moritz, le plus beau canon de chez canon de la Terre du monde entier. Vous rendez-vous compte ? Comment avait-elle pu oser lui faire cet affront ? Une fois devant l'entrée de leur magnifique demeure, Theresa sortit de la voiture, et se retourna un moment, pour parler à sa mère à travers la vitre baissée. « Je ne te pardonnerai jamais ce que tu as fait aujourd'hui maman, alors n'essaie même pas de me parler, compris ? » Sur ce, elle tourna les talons, et courut se réfugier dans sa chambre, en pleurs. La vie d'adolescent n'était jamais facile vous savez. Énormément de coups bas, de grands problèmes comme choisir la couleur de son vernis à ongles pour qu'il aille avec votre teint, ou trouver le numéro du garçon sur lequel vous bavez depuis des semaines. Une vie qui ne plaisait plus à Theresa, comme à des centaines d'autres adolescents de la ville de Francfort. Ils ne se plaisaient plus dans leur crise pré-pubère, et voulaient être plus grands. Oui, ils voulaient tous avoir vingt-cinq ans. La grande liberté, les vingt ans passés, et pas encore la trentaine. L'âge parfait. Et ce soir-là, tout en s'enroulant dans sa couette, Theresa souhaita trois fois avoir vingt-cinq ans. Trois fois, qui suffirent apparemment. (...)